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« Je resterai à la maison », ou : « J’irai à Pompéi. Il faut que je travaille… », on le regardait comme un héros. Pendant le mois de janvier, il avait organisé des excursions, des visites au musée, à San-Martino, aux Camaldules, des soirées musicales avec Santaspina et quelques violonistes amateurs. Il avait même donné des leçons d’italien à la dame de ses pensées, afin de lui enseigner les nuances exquises du langage, et pourquoi : « Je vous aime ! » n’est pas plus tendre que : « Je vous veux du bien ! » C’était une bien agréable existence, toute de galanterie, de courtoisie et de rien-faire, c’était la « vie noble », qui convient à un gentilhomme « des barons Atranelli »… Et « bonne nuit » pour l’archéologie et la peinture !

Cependant M. Wallers invitait son jeune collaborateur à le rejoindre, mais Angelo ne se souciait pas d’habiter l’auberge de la Lune, parmi les Scandinaves gigantesques, les Allemands informes et les peintresses anglaises aux chignons couleur de filasse. « Naples est si près, disait-il. Je viendrai tous les jours… » Et il n’était venu que tous les trois ou quatre jours, entre deux trains, et il avait conté quelques histoires de voleurs au second père… L’horaire était changé… le tramway de la gare avait eu des pannes… la montre d’Angelo était sujette à des syncopes… Donna Carmela était malade… Des