Page:Tinayre - La Chanson du biniou, paru dans Le Monde illustré, 1890.djvu/54

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Je vous en prie, dit-il.

— Merci, Yann, merci. C’est moi qui dois vous remercier, car vous me faites honneur en me prenant pour femme… Mais souvenez-vous que vous n’exigerez de moi…

— Rien que de vous voir chaque jour, vous aimer, vous respecter, vous défendre.

— Voici ma main, dit Maria-Josèphe. Ce sont de tristes fiançailles que vous avez, pauvre bon Yann, dans cette nuit si triste et si noire. Mais si le dévouement et l’humble, l’entière reconnaissance d’une femme peuvent consoler un peu le mal d’amour, vous serez heureux, Yann, heureux et béni à toutes les heures, à tous les instants, à toutes les minutes de ma vie.

Elle s’était levée et sous le ciel pâle où pas une étoile ne souriait à ces accordailles sans joie, elle mit sa main glacée dans une grande main rude qui la prit en tremblant.

Le Breton ôta gravement son chapeau :

— Que Dieu et la Vierge nous bénissent, je vous aime et je vous honore… Venez avec moi.