cette terre bretonne, apparaissait aux moindres déchirures du sol, de ce sol couvert de pierres éparses ; tout près des murs de pierres ; et aussi loin que s’étendait le regard, des pierres droites, rangées en files régulières, sous un ciel noir… On eût dit qu’une catastrophe, bouleversant la terre, avait jonché la plaine des crachats formidables de quelque volcan en éruption, autrefois, aux premiers âges du monde. Et maintenant ils étaient encore là, chez eux, les sombres granits druidiques, assistant à toutes les révolutions humaines, causant peut-être la nuit de ce qu’ils avaient vu et entendu depuis des siècles de siècles.
Maria-Josèphe frémissait. Une terreur plus forte que sa volonté la clouait sur place. Jamais elle ne s’était trouvé dehors à pareille heure et seule. Elle était malade et désespérée ; elle tremblait de peur et de froid.
Mais voilà que, pas très loin d’elle, dans un chemin, elle entendit des pas… À bout de forces physiques et morales, elle se coucha sur le menhir brisée s’écrasant contre lui, tâchant de se dissimuler, d’entrer dans la pierre. Les pas se rapprochaient… Soudain, un chant monta sous le ciel triste, de la lande plus triste encore ; et ce n’était pas une voix humaine qui chantait ainsi.
Maria-Josèphe se leva d’un bond :
— Yann ! Yann !…
Elle jeta ce nom deux fois, de toutes ses forces, dans la nuit noire, et la silhouette d’un homme se