la pauvre enfant, écartant, arrachant la coiffe. La mousseline déchirée s’en allait par lambeaux dans la lourde chevelure qui croulait, mi-défaite… Dans son affolement, le jeune homme se désespérait vainement, ne se demandant même pas s’il n’était point la cause de l’état de Maria-Josèphe.
Autour d’eux le bois était calme ; les pins frémissaient dans le soleil et des zébrures lumineuses flottaient sur les bruyères.
Enfin une faible rougeur monta aux joues blêmes de la Bretonne ; ses cils tremblèrent et battirent. Elle ouvrit les yeux, se redressa, aperçut Robert et se leva droite. Lui, demi-agenouillé, se releva aussi, les bras ouverts, pour la reprendre ; mais elle recula subitement, indignée, tout son sang de vierge celte se révoltant à la vue de cet homme, et elle s’enfuit, éperdue, courant devant elle, n’importe où, jetant à travers les bois un long cri d’épouvante.
Robert ne voulait pas comprendre encore. Blessé dans sa passion, il se sentait humilié dans son orgueil, presque irrité contre cette Bretonne écervelée qui, au dernier moment, brouillait ainsi son jeu. Il n’essaya pas de la suivre, et, n’osant s’en retourner à Carnac, il s’en alla, triste, pensif, mécontent de tout et surtout mécontent de lui-même, vers la route de Plouharnel.