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— Le roman au village, pensait-il, quelle chance ! J’ai bien fait de venir ici.

Il descendit. Soudain, un carillon à trois temps, rythmé comme un air de fête, ébranla l’air sonore où passaient les grandes rafales salées du vent de la mer. La messe allait commencer. Maria-Josèphe en tablier jaune et en fichu bleu pâle, un gros livre à la main, la nuque dégagée dans sa guimpe, s’en allait, pieuse et coquette, à l’office sacré. Ses mains paraissaient plus blanches sur le paroissien de velours, sa taille plus fine dans la robe sombre à gros plis. Elle marchait, très grave, d’un air pensif… et les jeunes gens groupés au seuil de l’église tournaient la tête et la regardaient longuement sans rien dire.