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respectueuses. Marthe sentait venir le danger. Jean rêvait un coup décisif. Il eut une inspiration de génie.

— Vous êtes pleine de bon sens, dit-il sans ironie, et si j’étais un homme sage, j’arrangerais ma vie d’après vos conseils.

— C’est bien, répondit Marthe qui crut l’avoir persuadé de s’en tenir à la fraternité affectueuse. Vous comprenez que je veux, avant tout, notre repos et notre bonheur.

— Vous êtes très généreuse.

— C’est que je vous aime bien.

— Je commence à le croire… Et, dites, si je suivais votre conseil… si je me mariais… nous resterions bons amis ?

— Assurément, dit-elle, convaincue que le mariage de Jean était une hypothèse lointaine et vague comme la mort.

— Eh bien, je vais vous faire un aveu. L’hiver dernier, j’ai été reçu, très souvent, chez les Moriceau. Ils ont une fille jeune et charmante… Les parents m’ont fait comprendre qu’une demande en mariage aurait des chances