Page:Tinayre - L Oiseau d orage.djvu/90

Cette page a été validée par deux contributeurs.

trompait lui-même aux mots sonores dont il décorait la pauvreté de ses sentiments.

Ses belles résolutions ne l’empêchèrent pas de multiplier les artifices qui livraient Marthe à sa merci. Il fut tendre sans audaces pour séduire le cœur en rassurant la raison. Il fut l’ami, il fut le frère, il fut même, à certains jours, près de cette femme si maternelle, un enfant dont le rire désarme, dont la douceur attendrit. Ce jeu, où Marthe risquait son âme, surexcitait la curiosité, la vanité, les désirs de Demarcys… Quel beau roman il se promettait d’écrire, plus tard, quand il n’aimerait plus.