Page:Tinayre - L Oiseau d orage.djvu/81

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pénible, ils s’arrêtèrent sur la crête d’une dune boisée, surplombant un grand vallonnement que les pins du dernier semis, très bas encore, couvraient d’un sombre tapis vert. Comme une muraille compacte, la forêt découpait sur le ciel sa masse presque noire, trouée de rares lueurs et qui ondulait de l’ouest à l’est. Très loin, à l’horizon, Jean devina la ligne droite de l’Atlantique, perceptible encore. La lune d’argent rose continuait sa lente ascension.

— Quel parfum ! dit le jeune homme, qui entourait de son bras les épaules de Marthe, penchée vers le précipice de sable.

— Ce sont les acacias qui embaument. Dans cette partie de la forêt, ils croissent par centaines et, depuis huit jours, ils sont en fleur.

Sur la pente, au creux de la vallée, entre les pins et les chênes-verts, Jean distingua les souples grappes blanches fleurissant les rameaux épineux ; et levant les yeux il en aperçut d’autres encore, suspendues sur sa tête. Le vent faible détachait les pétales qui tombaient sur les cheveux de Marthe. Et mêlé à l’âpre odeur