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pas trembler sans cesse, que je ne vous ai pas déplu en vous ouvrant ainsi mon cœur et que vous aimez un peu le pauvre exilé jeté à votre porte par le vent d’orage ?

— J’ai de la sympathie pour vous, vous le savez bien, répondit-elle avec une pâleur subite et un frisson qu’il perçut.

— Et vous-même, reprit-il en concentrant sur elle toutes les séductions de son regard, de son sourire, de sa voix, vous-même ne seriez-vous pas heureuse de trouver en moi un confident toujours prêt, toujours sûr, jamais las ? Je vous prêterai les livres que j’aime, je vous raconterai mes projets et mes travaux ; votre vie s’élargira de la mienne. N’est-ce pas un beau rêve, cette fraternité de nos cœurs qui ne peut offenser personne ? Essayons, Marthe, essayons de la réaliser, voulez-vous ? Je vous aime tant, je vous aime si bien…

— Comme vous savez plaider votre cause, dit-elle, en retirant la main qu’il avait saisie et retenait.