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V


C’était quelques jours après le départ de Jean. Marthe entra dans la chambre du rez-de-chaussée.

Les grands rideaux de mousseline, croisés sur un store pareil, tamisaient un jour pâle et paisible. Une poudre fine s’était répandue sur les gros coquillages roses, sur le lambrequin de perse à fleurs, sur le faux ivoire du bénitier. Marthe rangeait dans l’armoire les piles de torchons et de serviettes ; et dans l’odeur du linge frais, des fleurs sèches, de la chambre close, il lui semblait respirer le souvenir de l’absent.