Page:Tinayre - L Oiseau d orage.djvu/298

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ce jour. Disposez de nous. Quelle que soit votre décision, je l’accepte, désespéré et résigné.

» JACQUES MAURIENNE. »

Je portai ce billet chez Hélène, deux heures après son départ et, lentement, je revins m’enfermer dans mon atelier solitaire.

Réveillé du cauchemar où je vivais depuis quatre mois, je me sentais plus que ridicule ; aux yeux d’Hélène, j’étais moralement déshonoré. Sous l’impulsion d’une frénésie de mes sens et de mon orgueil, j’avais outragé une femme qui croyait en moi, qui m’avait témoigné tant d’affection et de confiance !

Mille résolutions folles me vinrent à l’esprit. Puis, l’ouragan tomba. Je me retrouvai face à face avec moi-même, et je fis mon examen de conscience.

Je revécus les années précédentes. Je me rappelai les circonstances qui avaient entouré la naissance de cette amitié ; je recherchai si un germe d’amour n’avait pas survécu, à mon insu, dans mon âme. Certes, j’avais été bien