aucune femme après cela ?… La meilleure de toutes a su si bien mentir !…
Je ne modifiais nullement mon attitude auprès d’Hélène. Je me disais qu’elle n’avait rien perdu dans mon estime, la sincérité de son amour et de sa douleur effaçant à mes yeux cette tache que l’adultère, fût-il entouré de toutes les excuses, met toujours au front d’une femme. J’avais chéri Hélène dans son auréole de pureté ; je me serais trouvé misérable de la chérir moins quand, l’auréole tombée, elle m’apparaissait dans sa misère et sa faiblesse. Et puis, — l’égoïsme a de ces revanches, — comme elle ne perdait aucune occasion de m’entretenir de Lauten et d’elle-même, je me complaisais dans mon rôle de confident. Il m’était doux de penser que j’étais généreux et noble, et un peu de vanité mesquine se mêlait au chaleureux plaisir de faire du bien.
Peut-être, dans un cas analogue, un ami moins désintéressé eût-il abusé de la confiance d’Hélène ; peut-être même cet ami de qualité