dans un sanglot rauque et déchirant, elle gémit :
— Je veux mourir !
J’étais bouleversé. Cette douleur qui dépassait mes prévisions illuminait comme un éclair le passé d’Hélène. Son cri m’avait dit son amour, son secret, son désespoir.
Que dire ? Que faire ?…
Je sentais que rien, à cette minute, ne pourrait la consoler. Je m’assis près d’elle, respectueux de sa souffrance ; et lui prenant les mains d’un geste timide comme si j’avais craint de la blesser, je laissai passer le flot des larmes qui apaisent et détendent. Et doucement :
— Mon amie, dis-je, si vous voulez pleurer devant un compagnon compatissant et fidèle, pleurez. Je ne vous demande rien. Mais si votre mal vous étouffe, parlez sans crainte. Je suis prêt à tout entendre. Vous ne me direz rien qui puisse m’étonner.
Elle murmura :
— Vous saviez donc ?… et vous ne me méprisez pas ?…