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platonique. Je me traçai donc un plan d’observation qui ne me parut pas mal combiné.

J’eus le dépit de voir échouer toutes mes prévisions. Vainement je suscitai des occasions où je mettais Hélène dans le cas de se trahir. Elle n’eut jamais avec moi ni un mot, ni un geste d’amoureuse, ni même ce regard inoubliable que je ne devais plus revoir avant longtemps. Elle continua d’être madame Beauchamp, gracieuse et réservée, sérieuse sans pruderie, affable sans gaieté, affectueuse sans abandon.

Et je revins, non sans un peu de honte, à mes sentiments d’autrefois, convaincu seulement de l’extraordinaire pouvoir de la musique sur certaines femmes.