un sûr confident, le fardeau de nos malheurs et de nos fautes. Pourtant, je me plaisais dans les églises. La religion m’apparaissait belle et aimable et le joug de Dieu m’était léger.
— Pourquoi donc vous êtes-vous éloignée de la Sainte-Table ?
— De mauvais jours sont venus pour moi. Oh ! mon père, je n’accuse personne. Ma lâcheté, ma complaisance m’ont conduite à l’abîme… Au printemps dernier, un homme est entré dans ma vie…
Elle respirait à peine.
— Continuez, dit le curé avec douceur.
Marthe s’écria :
— J’aimais mon mari. Je l’ai toujours aimé… Ne croyez pas que mon cœur ait changé pour lui… Est-ce que je savais cela, qu’on peut aimer deux hommes, qu’un amour honnête et béni ne défend pas toujours de la tentation ?… Nous étions heureux et paisibles… Je vous l’ai dit ; un homme est entré dans ma vie… Je le connaissais à peine… et il m’a perdue, vous dis-je, il m’a perdue… J’avais lutté d’abord…