Page:Tinayre - L Oiseau d orage.djvu/194

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Troublé par un scrupule, il répondit :

— Mais, ma chère dame, vous avez votre confesseur ordinaire, le curé de votre paroisse. Je ne voudrais pas empiéter…

— Je vous en supplie, dit Marthe en levant vers lui un visage dont la pâleur l’effraya. Monsieur le curé du Château est plein de mérites, mais sa rigidité m’effraie… J’ai besoin de ménagements, de conseils… Ne refusez pas de m’entendre, je vous en conjure, monsieur le curé.

L’abbé pressentit des choses graves.

— Nous allons passer dans l’église, dit-il.

Marthe se leva. Il remarqua le développement de sa taille. Une pitié lui vint.

— Non, reprit-il, je vais vous confesser ici. Votre état vous donne le privilège des malades… Vous me semblez souffrante réellement… Restez assise, là, c’est bien… Et maintenant, puisque vous ne pouvez vous agenouiller devant l’autel, recueillez-vous, humiliez votre cœur, ma fille.

Elle balbutia dans un sanglot :