Fête-Dieu, une moisson éclatante. Puis, sans fausse honte, il demanda à la jeune femme des nouvelles de sa santé.
— J’ai vu monsieur votre mari et il m’a dit que vous étiez souffrante. Il faut demander au bon Dieu la grâce de la santé, afin qu’un petit chrétien, tout joyeux de vivre, naisse pour la gloire du Seigneur.
— Je ne suis pas malade, répondit Marthe avec embarras… C’est mon âme qui souffre… J’ai de cruelles, d’affreuses appréhensions.
— Eh, madame Chaumette, dit le curé, rappelez-vous la parole de l’Écriture : « Quand une femme est à l’heure de l’enfantement, elle s’attriste, parce qu’elle ressent des douleurs ; mais, ensuite, elle se réjouit, parce qu’un homme est né en ce monde. » Songez que les femmes des patriarches considéraient la stérilité comme un opprobre. Un petit enfant qui naît dans une famille chrétienne apporte la bénédiction de Dieu à ses parents.
Il parlait d’une voix tranquille, sans pruderie ni componction. On sentait en lui, sous le