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chaque fauteuil, on avait placé un tabouret bas et une rondelle en tissu cordé devant chaque chaise.

La pendule représentait un sujet profane : une dame respirant des fleurs. M. le curé avait reçu cet objet d’art en héritage et le conservait à titre de souvenir. Les bougies des flambeaux portaient des bobèches de papier rose, et les lampes des bonnets grecs où se devinait la dévote patience de quelque vieille fille. Dans des cadres d’or, des chromolithographies montraient le Sacré-Cœur, le Saint-Père, saint Joseph armé de son lys. Et cet humble salon de prêtre campagnard, avec ses ornements d’un mauvais goût si naïf qu’il désarmait l’ironie, était presque agréable par sa propreté, son silence, la virginale lumière de ses rideaux blancs.

Le curé entra. C’était un homme de haute taille, robuste, avec une figure avenante, des cheveux gris, des mains de paysan. Il expliqua qu’il venait de tailler ses rosiers, et vanta la beauté des roses dont il récoltait, à chaque