s’inquiéta. Tous les remèdes échouaient contre ce mal indéfinissable qu’on appelait tour à tour hypocondrie, langueur, consomption. Marthe mangeait peu, sommeillait à peine, passait des jours entiers sans prononcer un mot. « Je ne souffre pas, répondait-elle aux questions du docteur. J’ai seulement les nerfs un peu malades. » Pouvait-elle avouer que l’idée fixe la tuait lentement ? Sa grossesse, déjà fort avancée, accomplissait son évolution normale et Chaumette attribuait les malaises de Marthe aux mystérieuses modifications que la maternité apporte dans l’organisme féminin.
Cette mélancolie, qui n’avait même plus d’impatiences, ressemblait peut-être à la folie puerpérale, aux troubles cérébraux que provoque l’interruption brusque de l’allaitement. Chaumette n’espérait plus qu’en la seule nature qui substituerait aux drogues inutiles le puissant réconfort des joies maternelles.
Il tâcha d’intéresser la jeune femme à l’enfant qu’ils attendaient. Mais elle ne se préoccupait même pas de la layette et du berceau,