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XVIII


Le frisselis des premières vagues léchait à peine le vapeur qui stationnait à vingt mètres du quai d’embarquement, contre le fort du Chapus. Sur la digue jonchée de varechs et de coquilles calcaires, les hommes d’équipe roulaient des wagonnets chargés de bourriches. Au bout de la presqu’île, le village semblait dormir.

Marthe était assise près de la gare, sur un banc qu’ombrageaient des lauriers-roses. Seule, parmi les employés flâneurs et les matelots affairés, elle regardait la grande île émergeant en face d’elle, à fleur de mer.