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tômes de fatigue nerveuse et il pensait l’en guérir par le mouvement et la distraction.

Un homme moins profondément épris, plus égoïste, plus sagace, eût remarqué peut-être la coïncidence du trouble de la jeune femme avec les visites de Demarcys. Mais Chaumette était, comme Marthe elle-même, un esprit simple, incapable de discuter les principes reçus dès l’enfance et acceptés sans examen. Il croyait à la vertu des femmes, à l’extrême rareté de l’adultère dans les familles heureuses et bien organisées, et les Bovary lui semblaient, sans exception, des malades ou des détraquées. Sa jeunesse studieuse, les années vécues sur mer, n’avaient pas défloré cette candeur morale si touchante, presque vénérable chez les êtres forts. À près de quarante ans, il gardait intactes ses illusions de jeune homme. Les romans ne l’avaient pas instruit. La nature, déroulée sous ses yeux et dans ses souvenirs, satisfaisait en lui le besoin du rêve. Il ne s’attendrissait pas sur les souffrances d’ « Adolphe » et de « Werther », lui qui entendait chaque jour le