je ne devrais pas trembler, puisque j’ai votre parole… Mais je ne puis pas, non… Pardonnez-moi. Ne m’obligez pas à mentir devant mon mari… C’est à cause de lui surtout… Ah ! quel aveu m’avez-vous arraché ! Je suis déjà trop coupable.
» Accordez-moi le temps de me calmer et de me ressaisir. Ne venez même pas à la gare. Votre présence anéantit ma volonté. Ne me faites pas de mal parce que je vous aime, vous qui êtes si puissant sur moi. Je croyais connaître l’amour. Quel sentiment m’avez-vous donc appris ? Je me débats, je tremble, je souffre. Il me semble que tous nos bonheurs sont finis. Ayez pitié de moi. Répétez-moi que rien n’est changé, que rien ne changera. Ah ! pourquoi ai-je parlé ? Je vous aimais sans remords, en sécurité, protégée par mon silence. Les paroles irréparables m’ont mises à votre merci.
» Mon ami, vous ne vous fâcherez pas, dites ?… D’ailleurs, si je désirais aller vous voir, je n’en aurais même pas le temps. Je