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idées… qui dépassent un peu mon esprit… que je ne sais pas expliquer… C’est comme une terreur qui me prend… surtout quand tu es en voyage, ou quand je suis loin de mes enfants… Je me dis : « Je suis là… tranquille… confiante… j’ai de bonnes nouvelles… ils m’ont écrit hier soir… Ils vont bien… Mais depuis hier soir, qu’est-il arrivé ? En ce moment même, peut-être… » Et mon cœur se serre…

— Moi aussi, quelquefois, dit Clarence devenu pensif… J’ai eu de ces folles idées… des nuits entières… Quelle douloureuse hantise !… On souffre, par avance, comme si… Mais pourquoi parler de cela ? Ce trouble est malsain… Pauline !

Il frissonna :

— Pauline ! viens !… C’est stupide de divaguer comme ça… Ne me donne pas d’idées noires ! Je ne pourrai pas travailler si tu me suggestionnes… Quoi ?… C’est sérieux ?… Il y a quelque chose ?… Alors, parle… Dépêche-toi !… Tu me fais peur… Ces lettres que tu as reçues, que je n’ai pas voulu lire…

— Ah ! Georges !… Je te vois si insouciant !… Tout à l’heure, pendant que tu lisais… je pensais… tiens !… à tous ces gens dont on voit les