notre belle histoire dans la Symphonie amoureuse.
Béatrice écoutait sans sourire ces discours que Pauline eût traités d’extravagants, et elle s’en trouvait fort honorée.
— Moi aussi, disait-elle, je me rendrai digne de toi. On dira : « l’Alberi » comme on dit « la Duse ».
La fierté de l’artiste éclairait son visage, mais l’instant d’après elle rougissait, honteuse, et riait d’elle-même, et soupirait :
— Non ! Que je sois aimée de toi ! Ce sera ma gloire.
Elle prenait dans ses jolies mains la tête de Clarence et lui baisait longuement les paupières. La câlinerie des mots italiens, mêlée aux baisers, passait comme une onde brûlante des lèvres de la maîtresse au sang et aux nerfs de l’amant :
— Gioia mia !… carezza mia !… tenerezza mia ! Ma joie !… ma caresse !… ma tendresse !…
La chambre où ils oubliaient de s’endormir était peinte de grosses guirlandes tout effacées par le temps, et qui étaient, sur le stuc du plafond et des murs, comme des fantômes de roses. Les girandoles éteintes se miraient au lac