et il avait aussi, presque à son insu, le goût naissant du bien-être, et les petites sensualités que développe la vie de province. Septembre dorait les jardins. Pauline, manches troussées, tête nue, cueillait les pommes, et l’ombre bleue et le pâle soleil, à travers les feuilles de cuivre, flottaient sur sa robe noire et sur ses bras blancs. Elle faisait les confitures, rieuse, dans le reflet ardent du grand feu. Assise à contre-jour, caressée par la lumière blanche des fenêtres voilées, elle brodait en silence… Ces petites scènes d’intérieur amusaient Georges qui rêvait de les traduire en musique, à la manière des Kinderscenen de Schumann.
Il exprima, un jour, ce désir qui aurait dû flatter Pauline.
Elle ne comprit pas.
— Voyons, fit-elle, incrédule, tu te moques de moi…
— Mais non…
— Alors, tu n’as pas réfléchi… Cette idée…
— Eh bien ?
— C’est une drôle d’idée.
Il essaya de la faire parler. Elle s’obstinait à répondre, d’un air sceptique et choqué, quelques