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— Dans notre maison, Georges… Tu as quelquefois des manières de t’exprimer…

— Je te fais de la peine, toujours ! Ma pauvre femme, si bonne, si bonne !…

— Enfin, tu me parles gentiment !…

— Je te remercie de tes soins, et pourtant !… Ah ! Pauline, si je pouvais mourir !

— Mourir ?… Tu n’as pas le droit de mourir, mon petit Georges. Vilain égoïste que tu es ! Songe à tes devoirs : diriger Pierre, établir Germaine… Et moi ?… N’ai-je pas mérité que tu penses un peu à moi ?

— Oui… Je sais mal te remercier. Pardonne-moi. C’est que je suis très meurtri encore… presque brisé… Il y a six mois que…

— Le temps guérit tous les maux.

— Je ne veux pas guérir.

Elle se mordit les lèvres de dépit :

— Comme tu es cruel, Georges ! Ma pitié, ma tendresse ne servent de rien…

— Hélas ! elles ont servi à me faire vivre…

— Elles te consoleront, peu à peu, tu verras !… Je ne suis pas une artiste, moi, je n’entends rien à la grande musique — tu me