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Hellé

de l’art. C’est un remarquable écrivain. Il a un sentiment juste et fin de la poésie, de la musique, de la sculpture. S’il était un barbare, il n’aurait pas mis dans son cabinet de travail la Mélancolie de Dürer et l’Esclave de Michel-Ange.

— Vous êtes allée chez lui fit vivement Clairmont.

— Oui. Je m’intéresse à des œuvres qu’il patronne, à des gens qu’il secourt.

— Si vous l’écoutez, mademoiselle Hellé, il vous transformera en nonne laïque, et ce sera grand dommage pour vous… et pour nous.

— Si nous parlions de vous, monsieur Clairmont ? Où est votre manuscrit ?

Il posa un portefeuille sur la table.

— Vous pensez bien que je ne veux pas vous infliger la lecture de trois actes. J’ai détaché quelques fragments.

— Eh bien, lisez.

— Soit… Mais, quoique je sois venu pour travailler, je n’en ai aucune envie.



IL M’EXPLIQUA LE SUJET DU DRAME…

Il m’expliqua sujet du drame, insistant sur les modifications scéniques que demandait Noémi Robert. Peu à peu ses yeux s’éclairèrent, sa voix sonna plus haut. Il lut un chœur, divisé en strophes et antistrophes, à la manière antique, — une scène entre Alcée et Sapho,