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Hellé


ENFIN M’APPARUT LA DÉESSE DE MILO.

bavardage affligeant, avait tous les défauts et pas un vice. M. de Riveyrac l’eût trouvée plus intéressante si elle avait eu tous les vices et pas un défaut. La coquetterie de madame Gérard était sans arrière-pensée ; ses médisances égratignaient à peine ; ses petits mensonges de vanité faisaient sourire. Madame Gérard était incapable de faire le mal et ne savait pas faire le bien. Elle était parfaitement médiocre, pour le plus grand bonheur de M. Charles Gérard, son mari. Une femme qui est vraiment une « personne » oblige son mari à s’occuper d’elle, pour le blâme ou pour l’éloge. Il arrive même qu’elle empiète sur la part de vie que ce mari a réservée aux lettres, à la politique, aux affaires ou au plaisir. Madame Charles Gérard bavardait et s’agitait au second plan de la vie de Charles Gérard. Il