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Avec ce goût de la complicité qui est un des traits du bon domestique, il répondit :

« Milady peut compter sur notre zèle. Des égards discrets… cela dit tout. Nous savons ne pas importuner les clients et nous rendre silencieux, que dis-je ! presque invisibles. »

Ainsi annoncé par Mme Elliott, le chevalier de Sevestre arriva au Raincy dans les premiers jours de février.

Un grand jeune homme, habillé d’une redingote carmélite à triple collet et d’une culotte de peau blanche, chaussé de bottes noires, et coiffé d’un chapeau rond selon le goût du jour qui allait à la simplicité anglaise. Dans ce costume civil, il avait l’air d’être en uniforme, tant sa façon de redresser sa taille et de tenir la tête haute et droite, sentait le militaire. Mme Esse le conduisit au Pavillon, à travers le potager coupé d’allées en croix, et bordé de pommiers qui semblaient morts. Elle lui fit remarquer, dans le mur d’enclos, une porte qui donnait sur la campagne. En prenant un sentier à travers bois, on gagnait, par un raccourci, la grande route. M. le chevalier aurait la clé de cette porte et il en disposerait, lui seul.

M. le chevalier parut content. Il considéra le pavillon à demi caché parmi des lilas sans feuilles et les sapins sombres.