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SOSIPATRA ET LA COURTISANE

étaient jeunes, riches, de bonne famille, et tous deux avaient le talent de plaire, mais non par les mêmes moyens et non aux mêmes personnes. Les savants, les jeunes hommes épris de la sagesse et de la vertu, les gens curieux des mystères surnaturels, recherchaient Maxime, tandis que Philométor… Ô grande Aphrodite !… Ce beau garçon, – trop beau ! – aimé des femmes, – trop aimé ! – fréquentait des fils de marchands, débauchés comme lui, des maquignons, des entremetteuses, des courtisanes ! Il donnait la mode à la jeunesse de Pergame, tant pour les vêtements que pour les amours, et l’on savait qu’une fille ravissante, appelée Jacinthe, naguère entretenue par un gros banquier smyrniote, était devenue presque folle parce que Philométor l’avait, en moins de six mois, désirée, courtisée, possédée, quittée… et même ruinée, puisqu’elle perdit son vieil amant. Elle vendit ses bijoux, pour subsister, et quand elle eut dépensé sa dernière drachme, elle se jeta toute nue dans la mer, comme Sapho. Mais la déesse née de l’écume marine, veillait sur la courtisane amoureuse. Elle voulut qu’un seigneur égyptien se baignât précisément sur la plage, lorsque Jacinthe