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II. — LE TEMPLE


Lorsque Philippe IV le Bel, en 1307, résolut de se débarrasser des Templiers, et de confisquer leurs richesses, Jacques de Molay était grand maître de l’ordre. Le domaine qu’il possédait à Paris comprenait la maison du Temple, avec son donjon carré flanqué de quatre tours rondes, selon le type architectural adopté pour tous les châteaux des Templiers. L’enclos fortifié était, par privilège, soustrait à la juridiction royale et jouissait du droit d’asile, un droit qui profitait particulièrement aux banqueroutiers. Une censive du côté de Paris, des clôtures boisées du côté de la campagne, délimitaient cet enclos dont l’étendue peut être figurée par une ligne idéale suivant à peu près la rue de Bretagne au sud, la rue de Picardie à l’est, la rue Béranger au nord et redescendant vers le sud par la rue de Turbigo et la rue du Temple.

Les Templiers, moines-soldats, chargés de défendre les pèlerins en Terre-Sainte, étaient bons soldats et mauvais moines, si l’on en croyait leurs ennemis, qui les accusaient de tous les crimes imaginables contre la foi et contre les mœurs. Ils eussent parus moins coupables ou moins suspects, s’ils eussent été moins riches. Le roi avait besoin d’argent. Il savait où en trouver : dans le mystérieux trésor et les domaines du Temple.