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avant l’amour

Je murmurai :

— Je voudrais… Je voudrais chanter votre musique… Pourquoi ne m’apporteriez-vous pas…

— Oh ! dit-il, la musique que vous chanterez, je l’écrirai pour vous seule. Vous l’aurez inspirée. Votre voix lui donnera la vie… Et ce sera beau, je vous jure, ajouta-t-il avec un accent d’enthousiasme… Je vis dans ce rêve, depuis que je vous connais.

Mon cœur battit. Je ne songeai ni à me retirer, ni à feindre l’indifférence, ni à jouer la coquetterie… Ma pauvre petite âme était suspendue aux lèvres de Rambert…

— Jusqu’à ce jour, dit-il encore, j’ai travaillé peu et mal. Je suis un impulsif, je vous l’ai dit. L’inspiration ne me vient qu’avec la fièvre. Je vis d’émotion… et quand je me sens compris et encouragé, une audace joyeuse me soulève… Seul, je retombe à plat dans l’ennui de la vie bête et médiocre. Ah ! pour me faire aimer, je me trouverais du génie !…

Je me taisais. Il reprit :

— Peut-être n’ai-je même pas du talent !