Page:Tinayre - Avant l amour.pdf/49

Cette page a été validée par deux contributeurs.
36
avant l’amour

tuer à chercher des pensées pieuses, chanter à l’unisson les cantiques d’actions de grâces, je sentais que ce jour était souillé. Sans cesse, je revoyais madame Laforest près de Maxime ; j’entendais le bruit de leurs baisers… J’entrevoyais je ne sais quels abîmes de hontes mystérieuses, et une noire tristesse m’envahissait peu à peu. Vainement gémissait la voix infinie des orgues, vainement brûlaient les cierges purs dans le pur encens, le charme était rompu. Je n’avais point trouvé le céleste amour dont parlent les prêtres, et j’avais entrevu, avec ses mensonges et ses brutalités, le coupable mystère des amours humaines.