Page:Tinayre - Avant l amour.pdf/342

Cette page a été validée par deux contributeurs.
329
avant l’amour

je me suis arraché de toi, je frémis et je pleure et mon bonheur ressemble au désespoir.

Derrière le rideau, la lampe agonisante palpitait à grands coups d’ombre et de lumière qui nous cachaient l’un à l’autre et nous révélaient tour à tour. Maxime, penché vers moi, d’un souffle ardent, balbutiait des paroles que je ne distinguais plus. Il cria tout à coup :

— Je vais partir. Je ne te reverrai plus, Marianne !

Alors, je me soulevai vers lui. J’entourai de mes bras cette tête maudite et chérie qui retomba près de ma tête sur l’oreiller. Et soumis, acceptant la destinée de souffrances et de luttes communes, éperdus de tendresse et de tristesse, nous pleurâmes jusqu’au jour.