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avant l’amour

Son étreinte se resserra. Ses bras pesèrent sur mes hanches et je me trouvai assise au bord du lit défait, Maxime toujours prosterné, appuyé maintenant sur mes genoux, dans l’écrasement d’un désespoir effroyable. Son front pressait l’étoffe tout humide et froissée de ses sanglots. Il se cramponnait à mon corps comme un naufragé à la suprême épave. Et je ne voyais plus que sa chevelure brune, son cou nu, ses épaules que de grands frissons secouaient.

Et soudain, tout s’abolit dans ma mémoire, un gouffre se creusa où sombrèrent et les colères, et les rancunes, et le médiocre amour d’antan, et le Maxime d’autrefois, et la Marianne de naguère, pâles fantômes que je ne reconnaissais plus. Une seule réalité persista : la douleur d’un homme, et vers cette douleur mon âme vaincue s’inclina. Car celui-là seul m’avait aimée… Que m’importait sa vie extérieure, lorsque, après m’avoir poursuivie, étreinte, perdue, après tant de frémissantes approches, tant de fuites et de retours, l’amour,