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avant l’amour

Je m’assis sur le plus proche fauteuil. Mes jambes tremblaient. Je pressentais l’orage.

Il éclata… Maxime ne se maîtrisait qu’avec effort. Il eut un rire de colère.

— Non, ma chère petite, c’est trop fort !… Tu me la bailles belle… On ne se moque pas d’un homme comme tu le fais… Voyons, il n’est plus question de délai, ni de réticences… tu t’es promise à moi. Tu t’es presque donnée… Veux-tu tenir ta parole, oui ou non ?

Je répondis d’une voix sourde :

— Pardonne-moi, Maxime. Je me suis interrogée… Je ne peux pas.

— Tu ne peux pas ?

— Je ne peux pas… Tu n’aurais pas dû me dire… ce que tu m’as dit… Cela a changé quelque chose, je le sens… Et puis la mort de ton père… J’ai eu l’esprit très frappé… J’ai les nerfs malades… enfin, je ne suis pas assez sûre de moi-même pour m’engager.

— Prétexte ! dit-il avec fureur… Tu connais quelqu’un qui te fait la cour ?… Tu as un projet, une intrigue… Tu veux te débarrasser