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avant l’amour

de gouaillerie obscène. Et fermant les yeux pour ne plus voir le ciel sale, les terrains sales, la rivière sale, toute cette fange qui me refluait au cœur, je dis à Maxime : « Retournons. »

La voiture pivota et repartit, Maxime, se méprenant sur les causes de ma tristesse, me saisit tout à coup dans ses bras :

— Oh ! ne pleure pas, ne sois pas jalouse, mon cher amour. Nous oublierons tout aux bras l’un de l’autre. Que t’importe celle que je n’aime pas. Tu ne me feras plus attendre, tu viendras. Oh ! Marianne, quelle ivresse ! Dis, tu me le promets, tu viendras ?

— Ne me demande rien encore.

— Pourquoi ? tu as peur ?

— Peut-être.

— Peur ? Des conséquences possibles ?

Il murmura à mon oreille quelques mots qui me firent rougir.

— Non, ne me parle pas ainsi, Maxime ! Tais-toi ! Je ne veux pas savoir. Penser à cela me fait horreur.

— Enfant, dit-il, enfant !