les sourcils froncés, d’un mouvement nerveux il semblait écouter impatiemment une semonce de son père. Maxime, à dix-sept ans, avait l’air d’un homme. Une moustache brune ombrait sa lèvre fine et dure. Son menton net et arrondi à la romaine, ses joues creuses, ses durs yeux d’onyx, décelaient l’intelligence et l’obstination. Et cet adolescent, droit et froid comme une lame d’épée, avait grand air à côté de son père, pauvre bonhomme doux et gauche qui s’efforçait de paraître imposant.
— Tu m’entends bien ! Ne recommence pas. Si je reçois encore une plainte de ce genre, je sévirai, je t’en préviens. Je sévirai…
Il fallait voir le demi-sourire de Maxime quand M. Gannerault passa dans la pièce voisine, répétant :
— Introduire des livres infâmes dans un lycée ! Mon fils ! Je sévirai.
Il fallait voir aussi ma marraine s’approcher de l’enfant chéri, écarter ses cheveux sur ses tempes, le baiser au front d’un indulgent baiser qui pardonnait tout…