Page:Tinayre - Avant l amour.pdf/233

Cette page a été validée par deux contributeurs.
220
avant l’amour

Qu’allait faire Maxime ? Je compris bientôt que, dans la presse socialiste, une secrète réprobation pesait sur lui. La brusque décision de Favrot faisait soupçonner quelque secret peu honorable pour Pradès. Mais tout cela était bien obscur pour moi et pénible. Une méfiance s’éveillait dans mon cœur.

Mon parrain s’entremit pour procurer un emploi à son fils dans l’administration où il était estimé et aimé depuis des années. Maxime ne paraissait point espérer que cet effort aboutît, bien qu’Héribert, le directeur de la Compagnie, fût presque un ami pour M. Gannerault.

Le jeune homme ne modifiait point son existence. Il fréquentait les cafés, les champs de courses, les lieux de plaisir, toujours correct, affectant une simplicité élégante. Et une question se posa pour nous :

— D’où vient l’argent ?

— Maxime a des amis.

— Il ne parle jamais de ces amis assez dévoués pour l’aider à vivre.