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avant l’amour

volontairement… Oublier… vivre !… « Marianne, Marianne, je t’aime ! — Maxime, je veux t’aimer… » Comme elles soupiraient nos lèvres confondues !… En vain, une rétraction intérieure, un reploiement de tout mon être, le geste instinctif de la vierge qui se défend me raidirent, glacée, sous le baiser de Maxime… « Aime-moi !… — Je veux t’aimer !… » Et ma bouche s’ouvrait, et mes bras défaillaient, et une fièvre me brûlait avec une douceur abominable dans les bras de cet homme que je n’aimais pas… Le désir coulait dans mes veines avec l’oubli, la fureur, le désespoir… Et le fiacre nous emportait, et je me sentais rouler dans le vertige, dans les ténèbres, vers un abîme où je souhaitais mourir.