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avant l’amour

Sa voix fade susurrait désagréablement ces banalités et je sentais glisser et couler dans mon dos son haleine chaude qui me révoltait comme un attouchement… Rouge de honte, d’ennui, de colère, je pensais :

« Dire que tant de filles, à ma place, se prêteraient complaisamment à l’admiration de cet imbécile !… Ah ! pourquoi Maxime n’est-il pas ici ?…

— Vous seriez si gentille, si vous vouliez, si gentille…

Irritée, je me levai enfin.

— Si nous allions rejoindre ma marraine ?

— Volontiers.

Nous fîmes quelques pas dans le couloir des loges et j’aperçus madame Gannerault pérorant au milieu d’un groupe de dames. Maxime, arrêté près d’elle, ne nous voyait pas. Il tressaillit quand sa mère prononça mon nom.

— Marianne, mon enfant, viens apprendre la grande nouvelle. Tu seras demoiselle d’honneur le mois prochain. Notre petite Madeleine se marie. Elle veut te présenter son fiancé.