que les filles sans dot se marient ?… Vois autour de nous Claire, Berthe, Élisabeth… Elles sont plus riches et plus jolies que toi, et elles frisent vingt-cinq ans… Personne n’en veut… Ah ! tu ne connais pas les hommes ! Mais tu es coquette, vaniteuse, extravagante… Au lieu de travailler ton chant, au lieu de te mettre en état de gagner bientôt ta vie, tu te jettes à la tête du premier chien coiffé qui t’a fait la cour…
— Marie, Marie, tu exagères, murmurait mon tuteur.
— Et c’est votre faute, aussi, riposta-t-elle avec colère. Vous avez écouté les niaiseries de cette sotte. Vous l’avez aidée à se monter l’imagination… En vérité, vous croyiez la chose faite… Vous étiez prêt à bénir les fiancés.
— Marie, tu dépasses la mesure… Et toi, Marianne, viens ici, mon enfant…
Les fiancés… ce mot avait touché mon cœur à la place vive… Je tombai dans les bras de mon cher parrain, ne maîtrisant plus mes sanglots. Madame Gannerault sortit en faisant claquer les portes. Mon tuteur parut inquiet.