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FÊTES ET CHANTS DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE.

groupe représentant dans son esprit une idée distincte. Un compte rendu du lendemain, celui du Mercure de France, nous fait part clairement de ce qu’étaient ses intentions :

« Les quatre orchestres offraient chacun un caractère particulier. L’un semblait peindre le murmure joyeux d’une partie du peuple au retour de la solennité qu’on célébrait ; un autre développait ses sentiments d’allégresse par un chant analogue, mais plus animé ; un troisième, par un motif musical tout différent des deux autres, exprimait d’une manière nerveuse cette exaltation qui se communique sensiblement dans une grande réunion d’hommes ayant les mêmes sentiments… » Le Mercure néglige de nous dire quels étaient les sentiments exprimés par le quatrième orchestre.

Si près de finir, je ne veux pas m’attarder aux détails relatifs à cette œuvre, à son histoire (qui nous rendrait malheureusement témoins des mésintelligences qui vinrent se mettre dans la phalange, naguère si unie, des maîtres du Conservatoire) non plus qu’à l’état incomplet dans lequel elle nous est parvenue*. Mais elle est trop importante pour que je me dispense de donner, au moins par l’analyse, l’idée de ce qu’elle fut.

L’ensemble se compose de dix morceaux, la plupart très développés, sur lesquels il n’est pas moins de huit où interviennent les chœurs. Le Chant du 1er Vendémiaire de Lesueur est donc, et de beaucoup, la plus importante des compositions qui aient été faites pour les fêtes nationales. C’est un véritable oratorio.

Le début dut produire, en vérité, une impression étonnante, toute différente du Chant de Méhul, et, vraisemblablement, d’un effet immédiat plus irrésis-

1. Sur ces questions, voir l’Appendice.