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MARCEL BÉLIARD

AUX POÈTES BRETONS

JE suis fils de marin : j’aime la mer sauvage
Qui vibre follement sous l’archet du Noroît,
Et la vague qui vient, balayant le rivage.
Souffleter le rocher dans son orgueil de roi.

Je suis fils de Bretagne! O mère, le breuvage
Qui sort de ta mamelle ardente, c’est la foi,
L’honneur, l’amour du nid, la fierté, le courage,
Et tu m’as baptisé chrétien, digne de toi.

Bardes de l’Océan, poètes de la lande,
Voulez-vous un joyeux de plus dans votre bande?
J’ai dix-neuf ans à peine et jamais un souci.

Parmi vos nobles chants mon bégaiment détonne,
Pardonnez-moi! le nom que je veux, le voici:
Le plus petit follet de la côte bretonne.