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FRANÇOIS BAZIN

PREMIERE COMMUNION

A ma Fille.

Comme une aube de mai de fraîcheur tout empreinte,
Comme un lis reflétant la pureté des cieux,
Gomme une vision douce, augélique et sainte,
Tu m’apparais, ma fille, en ce jour radieux.

Quel est donc ce mystère, et pourquoi cette larme
Qui de mes yeux, enfant, ce matin a coulé;
Et pourquoi dans ton cœur cet indicible charme
Qui vaguement peut-être un instant l’a troublé?

Ah ! c’est que Dieu, mon ange, est entré dans ton âme
Pour en faire à jamais un asile sacré;
C’est qu’en toi j’ai vu poindre une petite femme.
Et c’est pourquoi je songe et pourquoi j’ai pleuré.

Ne grandis plus; demeure ainsi toujours, mignonne;
Garde pour nous et Dieu tous tes amours d’enfant,
Gardes-en les pensers simples et l’âme bonne,
Gardes-en la gaité qui du mal te défend.