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CHARLES BAUDE DE MAURCELEY

LES VIEUX AMIS

A Georges Lorin

Quand la neige des ans aura blanchi nos têtes,
Assis au coin du feu, décrépits et voûtés.
Loin de tous, las du monde et de ses vanités.
Amis, nous parlerons de nos vieilles conquêtes.

Nous ne fumerons plus; nos goûts seront honnêtes.
Nos coeurs engourdis par les infirmités.
Nos vieux coeurs impuissants, à jamais désertés,
Ne connaitront plus rien, ni les deuils, ni les fêtes!

L'âge anéantira les rêves d'avenir
Nous ne vieillirons que pour nous souvenir,
Contents si le passé laisse une cicatrice!

En buvant, avec plaisir, une tasse de thé,
Nous attendrons l'instant où la mort bienfaitrice
Roulera nos fauteuils jusqu'à l'éternité!