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par ordonnance de M. le Maire, abandonner cannes et bâtons à la porte[1].

Du moins, ne leur ordonna-t-on pas de couper leurs cheveux qu’ondulait savamment un célèbre coiffeur, installé « sous les arcades de la comédie, M. Édouard, auteur de l’Huile d’Alcibiade !! »

Deux cafés surtout étaient fréquentés par les clients de M. Édouard : au bas de la rue Saint-Louis, dans le vieux cabaret du Fort de Plaisance, où s’allongeait un ancien jeu de boules célèbre, on allait boire du « cidre en bouteilles ; » au café moderne du Cirque, on dégustait les boissons parisiennes, dans un « local » nouvellement installé « à l’instar, » avec des « lustres à branches d’or et de magnifiques rideaux de soie rouge reflétés par des glaces multipliées.»

Un troisième, le Café de Bretagne, avait surtout pour clients les jeunes gens de la no-

  1. Les étudiants sont toujours houleux et profitent de toutes les occasions pour faire du tapage. Le 28 octobre 1811, le Maire prend un nouvel arrêté pour interdire « les cris, sifflets, ou autres actes de même genre contraires à la décence et aux égards dûs au public. » Cette année, la troupe joue L’École des Jeunes Filles, Le Marchand d’Habits, Les Trois Lionnes, Renaudin de Caen, Marie Tudor, Un Mariage sous Louis XV, Paul le Corsaire, Les Saltimbanques, Le Verre d’Eau, La Fête des Fous, Le Sonneur de Saint-Paul, La Grâce de Dieu, La Tour de Nesle