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jeunes alors. Pour la comédie et le drame, c’était Mlle de Belle-Isle, L’Alchimiste, Le Fils de la Folle, L’Homme au Masque de fer, Le Manoir de Montlourier, Le Mariage de Figaro, Le Naufrage de la Méduse.

Tel était le répertoire des soirées ordinaires mais il y eut aussi quelques soirées de gala, et pour un jeune créole de vingt ans, exilé dans une province lointaine, ce dut être une grande joie d’art d’applaudir, à quelques mois de distance, Mme Dorval et Frédérick Lemaître,

Mme de Dorval, voilà de ces fêtes qu’on ne nous procure plus à Rennes ! y donna quatre représentations les 5, 7, 10 et 14 février 1839 ; elle joua Angelo, Trente Ans ou la Vie d’un Joueur, Les Suites d’une Faute, Clotilde et La Belle-sœur. Toute sa lyre, comme on voit. Son succès fut très grand.

Celui de Frédérick fut plus grand encore et marqué par des manifestations des étudiants en droit.

Il vint en juillet pour jouer Kean, Ruy Blas et Trente Ans ou la Vie d’un Joueur. C’était bien, mais le public de Rennes voulait mieux encore, c’est-à-dire Robert Macaire et L’Auberge des Adrets. Le préfet refusait l’autorisation. « Le développement donné plus tard à ce caractère (celui de Robert Macaire) et la fâcheuse célébrité qu’il