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sée d’Histoire Naturelle, dans un grenier. La Faculté des Sciences n’était pas encore établie, mais on cherchait un « local important » pour elle et le rapport constatait avec effroi qu’elle devait comporter essentiellement « une cour et un puits[1] pour ses expériences ! » Il était à peine question d’une Faculté de Médecine !

Telle quelle, pourtant, dans la salle municipale, la Faculté des Lettres faisait bonne figure et Leconte de Lisle y suivit, il me l’a dit, quelques cours pendant ses années d’étude.

M. Martin, helléniste éminent, y étudiait la tragédie grecque, puis la poétique d’Aristote ; M. Delaunay y fit de remarquables leçons sur la poésie au XVIe siècle et sur Ronsard, puis sur Montaigne ; M. Charles Labitte parlait de Dante et de Pétrarque. Avec M. Varin, c’était l’histoire des temps Mérovingiens. Le 2 février 1839, M. Xavier Marmier inaugurait son cours, qui ne devait durer que jusqu’en mai, les voyages vers le Nord requérant le jeune professeur, que le savant Lehuérou venait remplacer. Aux leçons de celui-ci, Leconte de Lisle a pu sentir s’éveiller en lui les premières émotions de l’histoire. M. Émile de la Bigne

  1. Tous les enseignements manquaient de Palais et pourtant, en cette année 1839 quatre Rennais, Ramel, Noury, Chrétien et Bertrand, étaient admis à l’École Polytechnique.