que Charles ait pu rester six mois sans nous écrire, si des motifs sérieux ne l’en eussent empêché. Est-il malade ? Voilà notre plus grande crainte ! » M. Leconte de L’Isle ne pouvait prendre son parti de ce double silence de son fils et de son cousin. Il avait « besoin de consolation après la lettre qui lui apprenait l’escapade inqualifiable » de son fils. « Éloigné que je suis, écrivait-il à la date du 10 juin 1839, silencieux que tu es toi-même, dans la crainte sans doute de trop m’affliger, je courbe la tête, priant Dieu qu’il s’amende, plus en état, à des distances pareilles, de pleurer, malgré mon caractère sévère, que de heurter trop durement le coupable ; craignant d’ailleurs de frapper à faux et à contretemps. Il est si loin de nous ! » Et l’excellent homme va jusqu’à remercier avec des larmes son peu sensible cousin de ne pas avoir abandonné Charles, « malgré sa conduite aussi impolie que peu respectueuse. » Et les recommandations de pleuvoir de plus belle sur l’étudiant « léger et peu soucieux du lendemain. »
Tous ceux qui ont connu le Maître, ne fût-ce que pour l’avoir vu traverser le jardin du Luxembourg ont gardé mémoire du fameux monocle, dont il accentuait le dédain de son